José Manuel, paysan de la Sierra Maestra |
"La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active." (FAO)
La question de la sécurité alimentaire à Cuba se pose aujourd'hui de manière renouvelée : dépendance croissante aux marchés extérieurs pour son alimentation, difficultés de mise en valeur des surfaces agricoles productives, organisation complexe articulant avec plus ou moins d'efficacité planification et régulation par le marché. En effet, la fin des accords commerciaux au sein du bloc soviétique a amené le pays à repenser son agriculture autour de trois principes : plus d'autonomie en termes de consommation de produits agricoles comme d'intrants nécessaires à la production, plus de décentralisation des processus productifs, plus de durabilité écologique.
Dans un contexte de changements profonds de l'organisation économique promus par le dernier congrès du PCC, et de contraintes extérieures fortes (difficulté pour accéder à des financements compétitifs, blocus économique qui le coupe d'un marché d'exportation de proximité, détérioration des termes de l'échange de l'économie), l'agriculture cubaine devra relever trois défis :
-Le défi de la réduction des produits alimentaires dans la libreta ( carnet d'approvisionnement détenu par chaque famille cubaine) en la compensant par une augmentation de l'offre à des prix accessibles pour tous les Cubains via les agro-mercados, dans une stratégie globale de substitution aux importations.
-Le défi d'une augmentation de la production via l'incorporation de nouveaux profils de producteurs bénéficiaires, au cours des trois dernières années, de l'usufruit de 10 % de la SAU cubaine.
-Le défi d'une productivité agricole respectueuse de l'environnement, au travers de la structuration et de l'organisation de l'agro-écologie.